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Péages : l'augmentation des tarifs pour 2024 fait polémique

L'année 2024 sera marquée par une nouvelle hausse des tarifs des péages sur les autoroutes françaises, une décision qui suscite déjà de vives réactions. En effet, les automobilistes devront faire face à des augmentations tarifaires allant de 2,71% à 3,87% en fonction des différents réseaux autoroutiers. Cette hausse, annoncée par Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, a soulevé différentes polémiques en raison d’un certain choix fait par le gouvernement. Voici les détails.

Illustration : "Péages : l'augmentation des tarifs pour 2024 fait polémique"

Une hausse qui accentue celle de 2023

Alors que la hausse générale des tarifs de péage pour 2024 a été annoncée comme inférieure à 3%, il est important de souligner que ce chiffre global masque des différences importantes selon les réseaux autoroutiers. En effet, chaque réseau appliquera une augmentation spécifique.

Pour les réseaux ASF (Autoroutes du Sud de la France), Cofiroute et Escota, les automobilistes peuvent s'attendre à une hausse plus modérée de 2,71%. Ces réseaux gèrent un large éventail d'itinéraires à travers le sud et l'ouest du pays et représentent une portion importante du trafic autoroutier national​.

En revanche, pour des parcours spécifiques comme le Tunnel du Fréjus, les usagers seront confrontés à une augmentation plus conséquente, de 3,87%.

De son côté, la Sanef appliquera une augmentation moyenne de 2,79% sur ses autoroutes, tandis que le réseau APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône) prévoit une hausse de 3,02%. AREA et SAPN annoncent des augmentations de 3,04% et 3,08% respectivement, tandis que le Tunnel du Mont-Blanc subira une hausse de 3,23%​.

La réaction des sociétés concessionnaires

Pierre Coppey, le président de Vinci Autoroutes, a été particulièrement vocal sur le sujet, car cette augmentation des tarifs de péage provient d’une hausse des taxes imposées par l’État.

Vinci Autoroutes, l'un des principaux concessionnaires d'autoroutes en France, a exprimé son opposition face à cette taxe, la qualifiant de violation de la parole de l'État et de contre-sens, notamment face à l'urgence d'investir pour décarboner la route.

La société a même menacé d'employer les grands moyens, y compris des actions en justice, pour contester cette taxe. En septembre, le Conseil d'État avait déjà émis un avis défavorable concernant cette taxe, qui pourtant risque bien d’advenir.

La position du Gouvernement

Face aux réactions des sociétés concessionnaires et à la crainte d'une hausse importante des tarifs de péage, le gouvernement français, représenté par Clément Beaune, et Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a adopté une position ferme. Clément Beaune a insisté sur le fait que la hausse des tarifs serait limitée et inférieure à 3% pour 2024, une déclaration visant à « rassurer » les usagers des autoroutes​.

Bruno Le Maire, de son côté, a abordé la question de la nouvelle taxe sur les profits des sociétés d'autoroute, prévue pour rapporter 600 millions d'euros à l'État dès 2024. Il a souligné que cette taxe, décidée au nom de la transition écologique, allait générer des revenus supplémentaires pour l'État tout en minimisant l'impact sur les conducteurs.

Le centre du débat consiste à savoir si l'État, en imposant une nouvelle taxe, contraint indirectement les sociétés concessionnaires à augmenter leurs tarifs, mettant ainsi une pression supplémentaire sur les usagers.

En outre, la question de la transparence de l'État dans sa communication sur cette augmentation et la nouvelle taxe est devenue un sujet de polémiques. Des voix critiques, telles que celles de Pierre Chasseray de l'association 40 Millions d’automobilistes, accusent l'État de vouloir se donner le « beau rôle » en désignant les sociétés d'autoroutes comme responsables des augmentations tarifaires, tout en omettant ses responsabilités dans la fiscalité des péages​. Encore une fois, ce sont les automobilistes qui paient le prix de cette décision.