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AAH : l’allocation aux adultes handicapés s’apprête à évoluer, voici pourquoi

L'AAH, ou Allocation aux Adultes Handicapés, est une prestation sociale en France destinée à apporter un soutien financier aux personnes adultes en situation de handicap. En faveur de l’autonomie de chacun, elle souffre pourtant de quelques défauts qui font l’objet de polémiques récurrentes. Parmi elles, il y a celle autour de la déconjugalisation des revenus du conjoint, annoncée pour bientôt, qui va réparer une situation qui est considérée comme une injustice. Voici les dernières informations à connaître sur l’évolution de l’AAH.

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Les montants revalorisés de l’AAH

Comme la plupart des aides sociales, le montant de l’AAH est revu à la hausse chaque année, en fonction de l’inflation. Cela permet à l’AAH de rester pertinente et de conserver sa valeur face à l’évolution des prix. La dernière augmentation en date date d’avril dernier, avec une hausse de 1,6 %, soit 14,72 €. Cela porte la valeur de l’AAH à 971,37 € par mois. Il faut garder en tête que cette aide est un revenu minimum destiné aux dépenses du quotidien. Si l’adulte bénéficie d’autres ressources dans le cadre de son travail, l’AAH peut être réduite, voire supprimée.

L’importance de la déconjugalisation de l’AAH

Pour le moment, si un adulte handicapé est en couple, c’est la somme de ses ressources et de celles de son conjoint qui sont pris en compte pour calculer le montant de ses droits. Une situation qui pousse à la dépendance, car cela entraîne généralement une disparition de l’AAH. Ainsi, le couple se repose sur les revenus du conjoint pour fonctionner, ce qui entraîne une déséquilibre entre les deux partenaires puisqu’une seule personne participe aux dépenses.

Dès le 1er octobre prochain, la méthode de calcul va être modifiée : seul le bénéficiaire et ses ressources personnelles seront prises en compte dans le calcul de la prestation. De cette façon, l’adulte handicapé peut conserver une autonomie financière et se sentir comme une personne capable plutôt que vivant au crochet de quelqu’un d’autre. Cette mesure forte va aider à restaurer le sentiment de dignité des personnes handicapées qui souffraient le plus de cette situation.

Une situation différente pour les nouveaux arrivants

La déconjugalisation, si elle est forte sur le plan symbolique, l’est également de manière concrète : elle va toucher 120 000 personnes et représenter une augmentation de 350 € par mois en moyenne. De plus, sa mise en place va conserver une certaine souplesse, car elle ne va opérer que si le changement se fait à l’avantage des couples. De cette façon, cette réforme ne fait aucun perdant. Ces modifications concernent les personnes qui sont actuellement concernées par l’AAH. Pour les nouveaux entrants dans le système, la déconjugalisation sera appliquée par défaut.

En complément de ce changement important, le Gouvernement et la CAF profitent de la déconjugalisation pour communiquer sur l’AAH et inviter les personnes susceptibles d’en bénéficier à faire la démarche. Cela s’inscrit dans un mouvement d’ « aller-vers » qui consiste à venir chercher les citoyens éligibles plutôt que d’attendre qu’ils se manifestent. Cela permet de contourner le problème du non-recours et de verser les aides sociales aux populations légitimes.

Si cela passe par des campagnes de communication, cette démarche de l'État s’incarne aussi par une simplification des démarches administratives et une automatisation progressive du versement des aides. Avec l’apparition du montant net social sur les bulletins de paie qui permet de connaître rapidement ses droits, le Gouvernement se dirige progressivement vers un système qui repose de moins en moins sur l’initiative des citoyens. S’il a ses avantages, certains craignent que cela ne finisse par devenir intrusif.