AAH : l’allocation va augmenter de 350 €, voici les personnes concernées
L'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) fait actuellement l'objet de réformes majeures. D'abord la réforme de la déconjugalisation est apparue en automne 2023. Celle-ci modifie le mode de calcul de l'AAH pour les personnes vivant en couple. Ensuite, une revalorisation notable de l'aide est prévue pour le 1er avril 2024, avec un montant qui pourrait atteindre 1 016 € par mois à taux plein pour une personne seule. Tout ceci semble positif, mais ces changements soulèvent différentes questions, notamment des problèmes de financement. Voici les détails.
Les effets de la déconjugalisation
Avec cette réforme, les ressources du conjoint ne sont plus prises en compte dans le calcul de l'AAH pour les personnes en situation de handicap vivant en couple. Auparavant, les revenus du conjoint pouvaient réduire le montant de l'AAH voire même le supprimer totalement.
La déconjugalisation permet donc aux bénéficiaires de l'AAH vivant en couple de percevoir une allocation calculée uniquement sur la base de leurs propres revenus, ce qui représente pour certains une augmentation significative de leur allocation. En moyenne, cette hausse est estimée à 350 €. Cette mesure a pris effet depuis le 1er octobre 2023 et va permettre à environ 80 000 personnes d’avoir l’AAH.
La déconjugalisation s'applique automatiquement aux nouveaux bénéficiaires de l'AAH à partir de cette date ainsi qu'à ceux qui étaient déjà bénéficiaires avant et qui vivent en couple. Le nouveau mode de calcul sera appliqué s’il est favorable au bénéficiaire, c'est-à-dire s'il entraîne une hausse ou un maintien de l'allocation.
Les démarches administratives pour bénéficier de cette réforme sont réduites, voire inexistantes pour les bénéficiaires actuels, afin de simplifier la transition vers ce nouveau système. Les versements affectés par cette réforme seront effectués entre le 6 et le 10 novembre 2023, et chaque bénéficiaire en couple sera informé du nouveau mode de calcul et du montant révisé de son allocation à partir du 9 octobre 2023.
Pour rappel, il faut avoir au moins 20 ans et un taux d'incapacité permanent évalué à 80% ou plus pour être éligible à l’AAH. Les personnes ayant un taux d'incapacité permanent situé entre 50% et moins de 80% peuvent également bénéficier de l’AAH, à condition que cela perturbe leur accès à l'emploi. Cette restriction doit être reconnue par la Commission des Droits et de l'Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH).
La hausse problématique de l’AAH en 2024
Selon les déclarations du ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, en avril 2024 l'AAH pourrait atteindre les 1 016 € par mois à taux plein pour une personne seule. Cette augmentation représente une hausse de 4,6%, en réponse aux prévisions d'inflation de 5% faites en 2023.
L'annonce de cette revalorisation a été accueillie avec un mélange d'optimisme et de préoccupation. Les bénéficiaires et les associations y voient une avancée positive, tandis que du côté des départements, principaux financeurs de l'AAH, des inquiétudes se manifestent. En effet, les départements sont déjà confrontés à des coûts élevés liés au financement du Revenu de Solidarité Active (RSA). Dans ce contexte, toute augmentation des dépenses sociales devient délicate à assumer.
De plus, malgré cette revalorisation, l'AAH restera en deçà du seuil de pauvreté, fixé à 60% du revenu médian, soit 1 102 € pour une personne seule. Difficile d’assurer un rythme de vie décent dans ces conditions.
Le Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH) a d’ailleurs exprimé son point de vue sur cette question. En janvier 2023, il a voté en faveur d'une mesure visant à aligner l'AAH sur le seuil de pauvreté. Pour l’instant, elle ne semble pas avoir été appliquée.
Par Desruisseaux Audrey
Rédactrice
Depuis mon enfance, l'écriture a toujours été ma passion. Durant mes heures perdues, j'écrivais divers poèmes et petites histoires. Aujourd'hui, je rédige pour le web et c'est avec amour que je fais ça quotidiennement !