AAH : voici les nouveaux montants et conditions d'attribution pour 2024

La déconjugalisation de l’AAH : un tournant majeur

La déconjugalisation de l'Allocation Adulte Handicapé (AAH) est effective depuis le 1er octobre 2023. Cette réforme change le mode de calcul de l'AAH, en ne prenant désormais en compte que les ressources propres du demandeur, sans considérer celles de son conjoint.

Cette modification veut garantir que les bénéficiaires de l'AAH ne soient pas désavantagés ou pénalisés en raison de la situation financière de leur partenaire.

Pour ceux qui percevaient déjà l'allocation à taux plein, il n'y aura pas de changement. Cependant, pour ceux qui recevaient un montant partiel en raison du revenu de leur conjoint, cette réforme pourrait entraîner une augmentation de leur allocation. Inversement, pour les bénéficiaires dont les revenus personnels dépassent ceux de leur conjoint, l'ancien mode de calcul sera conservé, histoire de les avantager.

Le montant de l’AAH en 2024

Le montant maximal de l'AAH est désormais fixé à 971,37 € par mois. Cette revalorisation est essentielle pour préserver autant que possible le pouvoir d’achat des personnes en situation de handicap, surtout face aux hausses actuelles du coût de la vie. Voici un résumé des évolutions de l’AAH sur les années passées :

• Entre le 1er avril 2023 et le 31 mars 2024, le montant est de 971,37 € par mois.
• Du 1er juillet 2022 au 31 mars 2023, il était de 956,65 € par mois.
• Du 1er avril au 30 juin 2022, il s'élevait à 919,86 € par mois.
• Du 1er avril 2021 au 31 mars 2022, le montant était de 903,60 € par mois​.

En avril 2024, l’AAH pourrait dépasser les 1 000 € en atteignant les 1 016 € à la suite de la revalorisation de 4,6% prévue au printemps. Cela placerait le montant de cette aide à 100 € en dessous du seuil de pauvreté. Il reste donc du chemin à parcourir avant que cette aide ne puisse assurer à elle seule un niveau de vie véritablement décent.

Quelles sont les conditions pour bénéficier de l’AAH ?

Pour être éligible à l’AAH en 2024, il faut être reconnu comme handicapé par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH). L’AAH dure au moins un an, mais si l’état de santé du bénéficiaire ne s’améliore pas, elle est accordée sans limite de temps.

Le demandeur doit présenter un taux d'incapacité permanente d'au moins 80%. Cependant, même avec un taux compris entre 50% et 79%, une demande d'AAH peut être envisagée si le handicap rend difficile l'accès à l'emploi de manière durable.

L'éligibilité est également conditionnée à l'âge du demandeur, fixé à 20 ans au minimum, mais les demandes peuvent être initiées dès l'âge de 16 ans, à condition que le demandeur ne soit plus considéré comme à charge.

En dessous de 20 ans, l'aide financière appropriée est l'Allocation d'Éducation de l'Enfant Handicapé (AEEH). Les demandeurs doivent résider en France de manière stable et régulière. Pour les étrangers hors UE, un titre de séjour régulier est requis. Il y a également des conditions de ressources à respecter.

Peut-on travailler et toucher l’AAH ?

En cas de reprise d'une activité rémunérée, l'AAH peut être cumulée à 100% avec le salaire pendant 6 mois. La CAF doit être informée dans les plus brefs délais de cette reprise d'activité.