Bisphénols : l’UFC-Que Choisir alerte sur leur présence dans des produits pour bébé et du quotidien
Ce perturbateur endocrinien est présent dans différents emballages et représente un véritable danger pour la population, c’est pourquoi l’UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme et demande l’interdiction de cette substance nocive pour la santé. Après avoir réalisé différents tests sur des produits du quotidien, l’association de consommateurs a détecté différents types de bisphénols, notamment dans des contenants alimentaires et dans des jouets pour bébé. Un véritable problème quand ces objets sont mordillés toute la journée par les enfants. Voici les résultats de l’enquête pour tout comprendre sur les objets au bisphénol.
Les révélations faites par l’UFC-Que Choisir
Parmi les références étudiées, nous retrouvons des gourdes, des tasses et des anneaux de dentitions pour les jeunes enfants. Résultat des courses : 6 gourdes et tasses sur 14 contiennent du bisphénol, ainsi que 7 anneaux de dentitions sur 12. De plus, l’UFC-Que Choisir s’est également penchée sur les boîtes de conserve et les canettes de soda, avec respectivement 12 et 11 références. Le constat est sans appel : toutes possèdent des traces de bisphénols.
Ce bilan est plutôt inquiétant quand on sait que les bisphénols sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, tout comme le bisphénol A (BPA) dont le danger est avéré. Cela signifie qu’ils représentent une menace pour les enfants, et tout particulièrement pour les femmes enceintes. En effet, les bisphénols accentuent les risques de fausse couche, en plus de menacer la bonne santé du foetus et le développement des enfants. La barrière placentaire est incapable de protéger le foetus des bisphénols, ce qui représente un véritable danger de santé publique.
Une réglementation malheureusement obsolète
L’autre élément pointé par l’UFC-Que Choisir est l’absence d’interdiction des bisphénols. Pour le moment, seule la variante A (BPA) est interdite, et uniquement dans le cadre des articles pour bébés. Les enfants comme les adultes sont donc exposés quotidiennement à des produits susceptibles d’affecter leur santé. C’est pourquoi l’UFC-Que Choisir a exigé publiquement une interdiction totale de ces substances dans « les produits du quotidien les plus à risques ». Pour sa part, l’Agence européenne des produits chimiques plaide pour une interdiction de 34 bisphénols dangereux, clairement identifiés et dont les preuves de leur nocivité s’accumulent.
Un problème difficile à résoudre
Si le bisphénol est aussi populaire, c’est en raison de son utilité dans la fabrication du plastique pour les industriels. Il protège notamment les emballages et le textile face à la chaleur. Malheureusement, si le bisphénol A (BPA) a été interdit puis remplacé par d’autres composants qui disposent des mêmes propriétés, ces substitutions ont parfois des propriétés dangereuses similaires à celles de la substance originale (dysfonctionnements sexuels et reproductifs, retards cognitifs chez l’enfant, etc.).
C’est par exemple le cas du bisphénol S (BPS) qui est utilisé dans les papiers thermiques, mais qui s’avère finalement reprotoxique (dangereux pour la reproduction). Se passer de bisphénol est donc une affaire complexe, en raison d’une part de la législation qui prend du temps à changer, et d’autre part de la difficulté technique que représente le changement de formule.
Le problème fondamental du bisphénol A repose sur sa capacité à se détacher en cas de chaleur ou d’humidité, ce qui le fait transiter de contenus en contenus. De plus, cette substance passe facilement à travers la peau. C’est comme cela qu’elle se retrouve dans l’organisme. À l’heure actuelle, les conserves sont responsables à environ 50 % de l’exposition alimentaire au bisphénol A (BPA), contre 17 % pour la viande et 3 % pour les produits de la mer, le tout sans explication sur la provenance de cette contamination.
Par Desruisseaux Audrey
Rédactrice
Depuis mon enfance, l'écriture a toujours été ma passion. Durant mes heures perdues, j'écrivais divers poèmes et petites histoires. Aujourd'hui, je rédige pour le web et c'est avec amour que je fais ça quotidiennement !