Consigne des bouteilles en plastique : l'UFC-Que Choisir s'oppose à la mesure
Depuis la fin du mois de janvier, la secrétaire d’État et le Ministre de la Transition écologique débattent sur l'instauration d'une consigne pour les bouteilles en plastique. La question est de savoir si cette mesure doit être prise ou non. Pour l’UFC-Que Choisir, la réponse est non. D’ailleurs, l’association des consommateurs et le Cercle National du Recyclage se sont associés pour appeler à l'abandon définitif de ce projet. D'après eux, celui-ci pourrait être inefficace sur le plan financier, logistique, mais surtout environnemental.
Une mesure profitable aux grands industriels de l’agroalimentaire
Cela fait un certain temps maintenant que les bouteilles en plastique sont collectées. Cette mesure entre dans le cadre du tri des déchets ménagers au sein des collectivités locales. C'est un processus largement installé en France. Les autorités ont imaginé la mise en place d'une consigne pour les bouteilles en plastique, qui constituerait un dédoublement du système de collecte. Mais ce nouveau dispositif pourrait être coûteux pour les contribuables.
La ponction du pouvoir d’achat des consommateurs sera très importante, car environ 484 millions d’euros par an ne seront pas réattribués aux consommateurs. Cette somme a été calculée en prenant en compte le montant unitaire d'une consigne, qui est de 20 centimes d’euros. Cette somme ne sera pas redistribuée aux citoyens, mais sera attribuée aux industriels de l’agroalimentaire, dont :
- Danone,
- Coca-Cola,
- Nestlé…
Un système de collecte qui s’avérera plus onéreux pour les consommateurs
On pourrait supposer une réduction des tarifs pour la clientèle suite à la disparition de l’écocontribution sur les bouteilles plastiques. Pourtant, il n’en est rien. Les sommes obtenues après la revente de ces déchets visent à financer la collecte de l’ensemble des ordures par les collectivités.
Aussi, la nouvelle collecte ne risque pas de modifier les besoins de ramassage. Le montant sera récupéré sur les autres produits emballés, et on peut donc s'attendre à une hausse de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. En somme, un surcoût de 500 millions d’euros par an a été estimé par Cercle National du Recyclage.
Une consigne qui ne profite pas à la réduction des plastiques
Ce dernier et L’UFC-Que Choisir n’ont pas manqué de rappeler l’objectif principal, qui est de réduire la production de déchets à la source. Toutefois, la consigne des bouteilles en plastique n’est pas la solution pour atteindre ce but. L’Allemagne en a montré l’exemple. Après avoir adopté ce système depuis 15 ans, le pays a connu une hausse substantielle des bouteilles plastiques à usage unique.
Par conséquent, il est essentiel de réduire l’usage des bouteilles en plastique à la source. Plutôt que de mettre en place des bornes pour récupérer les bouteilles en plastique, l'UFC-Que Choisir et le Cercle National du Recyclage suggèrent la généralisation des fontaines publiques, surtout dans les aires denses. Il en faudrait également dans les zones de consommation nomade, où les taux de collecte sont les plus faibles.
La consigne renvoie une image positive et verdie des emballages plastiques. Néanmoins, son impact environnemental et sanitaire a d’ores et déjà été constaté. Il est impératif de limiter le volume de production des emballages en plastique.
L’alternative aux bouteilles en plastique : les fontaines
Comment répondre à la demande des consommateurs qui souhaitent boire une eau purifiée ? Sachez qu’une fontaine peut largement remplir ce rôle. Les utilisateurs ont la possibilité de remplir leurs contenants directement à la source d’eau minérale. Si vous ne faites pas confiance aux fontaines publiques, vous avez la possibilité d’investir dans une fontaine à domicile.
Cela représente un certain coût, mais il existe différents types de fontaines adaptées à tous les budgets. La fontaine à bonbonne, par exemple, est économique. Certes, les bidons de rechange se transforment en déchets. Mais leur format les rend moins conséquents qu’un pack d’eau. On retrouve, par exemple, le modèle (Re)New d’Évian. Ses recharges sont des bulles constituées de moins de 60 % de plastique. À noter que ces fontaines ne contiennent aucun filtre, ce qui les rend particulièrement intéressantes.
Par Desruisseaux Audrey
Rédactrice
Depuis mon enfance, l'écriture a toujours été ma passion. Durant mes heures perdues, j'écrivais divers poèmes et petites histoires. Aujourd'hui, je rédige pour le web et c'est avec amour que je fais ça quotidiennement !