Contrôle technique des deux roues : son arrivée imminente inquiète les motards

Un contrôle impossible à mettre en place ?

Pour l’heure, si le ministre Clément Beaune estime que l’organisation du contrôle technique des deux roues est complexe, les garages sont également dans l’incapacité de procéder au contrôle technique des deux roues en si peu de temps. En effet, plusieurs conditions doivent être réunies, ce qui est loin d’être le cas pour le moment. Il n’y a pas encore de réseau de formation défini pour permettre aux garages d’apprendre à effectuer le contrôle technique des deux roues, et les exigences de ce dernier ne sont même pas connues. De plus, certains garages n’ont tout simplement pas les équipements ou la place pour ajouter cette prestation à leur catalogue.

De plus, la mise en route des contrôles techniques va demander du temps, puisqu’il faut d’abord publier l’arrêté puis mettre en place l’activité, créer les supports de formation et gérer leur déploiement, une démarche qu’il est impossible de résoudre en moins de deux mois. C’est pourquoi l’entrée effective du contrôle technique des deux roues est plutôt envisageable en 2024, selon des experts dans les domaines du contrôle et de la vérification. Il faut également du temps pour former les contrôleurs et garantir la qualité de la prestation, ce qui va représenter un coût en temps mais aussi en argent pour les centres de contrôles techniques qui vont devoir mettre leurs équipes à la page.

L’Etat essaye de rassurer les conducteurs

Face à cet ultimatum, Clément Beaune a tout de même tenu à prendre la défense des 4 millions de motards présents sur le sol français : le contrôle technique des deux roues ne va pas devenir obligatoire dès le 1er août. Il ne veut pas lancer un dispositif encore inabouti en plein cœur de l’été, d’autant plus que l’apparition d’un contrôle technique suppose des frais supplémentaires pour ces usagers de la route. Sur le sujet, le ministre des Transports souhaite qu’il ne dépasse pas les 50 €. Malheureusement, cette volonté ne peut pas être garantie. De quoi entretenir la grogne de certains motards qui voient cette nouveauté comme une nouvelle manière de prendre de l’argent au particulier et de rendre plus difficile encore la capacité à circuler.

Clément Beaune a tout de même précisé que le contrôle technique des deux roues ne sera pas « une occasion pour se faire de l’argent ». Le souci est plutôt de s’harmoniser avec les directives européennes pour garantir la sécurité de tous. Ainsi, ce contrôle technique devra être le moins cher possible et pragmatique. Sa fréquence n’a pas encore été définie, les motards espèrent qu’il ne sera pas nécessaire de le renouveler tous les ans.

L’Europe a mis en place le contrôle technique des deux roues depuis 2014, au nom de la sécurité des motards et de la protection de l’environnement. La France a reçu un rappel en 2021, puis de nouveau en 2023. La situation devient pressante, mais le pays n’a ni les infrastructures ni le personnel appropriés.