Disparition de l’argent liquide : voici les conséquences pour les Français

Une utilisation de l’argent liquide en chute libre

En 7 ans, l’usage de la monnaie liquide est passé de 80 % en 2016 à 50 % en 2023. Une descente vertigineuse, ou une ascension impressionnante pour les paiements en ligne et par carte bancaire. Avec le développement des méthodes de paiement par mobile ou encore la sécurisation des transactions en ligne, il devient de plus en plus facile d’utiliser d’autres moyens que la monnaie pour régler ses dépenses. À ceci s’ajoute le confinement qui a radicalement accéléré la transition vers les outils de paiement dématérialisés.

L’idée d’une disparition de l’argent liquide fait peur, avec notamment la crainte de ne plus avoir le contrôle sur son argent. Avec un système entièrement dématérialisé, il serait beaucoup plus facile de contrôler les flux monétaires, ce qui permet d’éviter les fraudes, mais aussi, dans une certaine mesure, de surveiller l’usage que chacun fait de son argent. Cette perspective inquiète car elle suppose une perte de liberté drastique pour les citoyens et une perte de contrôle sur ce qu’ils peuvent faire de leurs données.

Un fonctionnement complémentaire qui perdure

Pour l’heure, aucun plan de remplacement total de la monnaie liquide par de l’argent numérique n’est envisagé. Cela dit, il n’est pas impossible que cela puisse se produire dans le futur, mais ça ne se fera pas de manière immédiate à l’échelle mondiale. Il s’agirait plutôt d’un remplacement progressif qui va dépendre de chaque pays. Néanmoins, actuellement la monnaie en euro représente 10 % de la masse monétaire depuis 2002. Elle continue donc d’être bien présente dans les usages, mais ces derniers dépendent de chaque pays. En effet, les pays moins développés reposent beaucoup plus sur la monnaie liquide que les pays les plus avancés.

Une population attachée au liquide

Il n’est pas difficile de dévaloriser l’importance de la monnaie liquide et de faire passer l’argent dématérialisé comme la solution à tous les problèmes. L’anonymat de la monnaie est par exemple une lame à double tranchant, car si elle permet une forme de liberté, elle favorise également l’évasion fiscale et la criminalité. De l’autre côté, l’argent dématérialisé est traçable et mesurable, ce qui en fait quelque chose de bien plus sécurisé, mais cet argument ne passe pas auprès de toutes les populations.

L’argent en ligne représente une difficulté pour les personnes âgées et les habitants des zones rurales. De plus, il possède des limites claires : en cas de problème de connexion, il est tout simplement impossible d’accéder à son compte, là où les billets présents dans le porte-monnaie n’ont pas besoin de réseau électrique pour être utilisés. Si son utilisation devient plus marginale, il occupe pour le moment un rôle clé dans l’économie, ce qui empêche de le faire complètement disparaître.

La Suède, qui est un véritable terrain d’expérimentation sur l’argent en ligne, a mis en place une loi pour protéger l’argent liquide. Elle consiste à obliger les banques privées et la banque centrale de Suède à proposer une infrastructure d’accès à l’argent liquide pour toutes les personnes qui en auraient besoin. Et même en ligne, il existe des alternatives qui échappent à l’Etat, avec notamment les cryptomonnaies.