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Fin du ticket de caisse : un recul majeur du droit des consommateurs selon l’UFC-Que Choisir

Sur le papier, la fin de l’impression du ticket de caisse a tout pour plaire : moins de gaspillage inutile, une impression à la demande (donc toujours possible) et le développement de solutions dématérialisées qui permettent de retrouver son ticket de caisse depuis son portable. Cependant, ce changement n’est pas porteur que de bonnes nouvelles, car en pratique, la disparition du ticket de caisse imprimé automatiquement a différents défauts qui sont pointés du doigt par les associations. Voici pourquoi la fin du ticket de caisse représente un danger pour les consommateurs.

Illustration : "Fin du ticket de caisse : un recul majeur du droit des consommateurs selon l’UFC-Que Choisir"

Fin du ticket de caisse : les changements concrets

Depuis le 1er août, le ticket de caisse traditionnellement obtenu en magasin n’est plus obtenu automatiquement lors du passage en caisse. Pour l’avoir, il faut en faire la demande explicite. Cette mesure permet d’éviter les tickets de caisse imprimée inutilement et ainsi de réduire les dépenses d’encre et de papier, ce qui a un intérêt écologique. Quelques tickets vont néanmoins continuer à être imprimés, notamment tous ceux qui servent de justificatif pour obtenir un bien ou un service, les tickets de pesage manuel ou encore les tickets de caisse liés à l’achat d’un bien dit « durable ». Jusqu’ici, la mesure semble cohérente et en faveur de tous.

Une mesure qui pénalise le consommateur

Si l’écologie est une chose, le contrôle de son budget en est une autre. En effet, le ticket de caisse, en tant que preuve concrète d’un achat effectué, est essentiel pour obtenir un échange ou un remboursement en cas d’erreur de facturation ou d’achat d’un produit défectueux. De plus, il permet au consommateur de vérifier ce qu’il a acheté et le prix de chaque article et ainsi de suivre ses dépenses. En cas de litige avec un commerçant, le ticket de caisse est essentiel pour assurer la protection des droits du consommateur. La fin de son impression automatique menace tout ceci.

De plus, d’après une enquête de la fédération d’acteurs de la distribution Perifem, les tickets de caisse sont vérifiés 90 % du temps par les personnes interrogées, quand 63 % d’entre-elles déclarent en avoir besoin pour faire leurs comptes. Seulement 38 % de consommateurs jetteraient le petit papier à la sortie des magasin, ce qui réduit la proportion de tickets considérés comme gaspillés.

Les limites de la dématérialisation

La dématérialisation est souvent vue comme l’évolution parfaite pour tout ce qui tourne autour de la paperasse et de l’administration : elle permet d’accéder aux documents depuis n’importe quel appareil, à tout moment et sans avoir à chercher dans ses classeurs. Cependant, ce procédé possède lui aussi un coût, et d’après certains spécialistes, l’édition d’un ticket papier peut émettre moins de gaz à effet de serre que sa dématérialisation. Si cela s’avère vrai, la mesure est mise en échec sur le plan des idées, puisque non seulement elle ne permet pas de faire un geste pour la planète, mais elle pose en plus un problème de protection des données pour le consommateur.

Ainsi, la Confédération des commerçants de France n’encourage pas les commerçants à passer à la facture dématérialisée, car les dispositions en matière de respect du RGPD (règlement général sur la protection des données) ne sont pas prêtes. Concrètement, cela signifie que l’accès au ticket de caisse devient plus difficile et contraignant pour des raisons qui n’ont pas encore fait leurs preuves, et dont la solution de remplacement comporte des défauts importants. Heureusement, en cas de contestation de la part du client, le professionnel peut toujours vérifier le prix des achats dans son système central de caisse.