Inflation : 60 millions de consommateurs dénonce les méthodes douteuses des magasins Carrefour
Connaissez-vous la « shrinkflation » ? Ce mot valise composé de « shrink » (rapetisser, en anglais), et inflation, désigne le fait de réduire la taille d’un produit en plus d’augmenter son prix. Carrefour, l'un des plus grands distributeurs en France, a récemment pris l'initiative de signaler les produits concernés par ce phénomène dans ses magasins. Cependant, cette démarche est critiquée par le magazine 60 Millions de Consommateurs, qui y voit une contradiction flagrante de la part de l'enseigne. Voici les détails sur cette affaire.
Une pratique contradictoire critiquée par le magazine
Selon Lionel Maugain, journaliste à 60 Millions de Consommateurs, Carrefour est lui-même coupable de shrinkflation. Pour maintenir les prix en apparence, Carrefour a réduit la contenance de certains produits, comme les sacs de pommes de terre qui sont passés de 1,5 kg à 1 kg. Ce changement n'est pas anodin : il représente une réduction significative de la quantité offerte, tout en maintenant un prix inchangé.
Ce n'est pas un cas isolé. Selon le journaliste, Carrefour a également modifié d'autres produits de sa gamme à bas prix. Par exemple, l'enseigne est passée d'un paquet de trois salades sucrines à un paquet contenant seulement deux sucrines, toujours pour le même prix de 0,99 €. Ce genre de pratiques, selon 60 Millions de Consommateurs, est précisément ce que la shrinkflation représente.
Lionel Maugain souligne donc l'ironie de la situation : Carrefour, tout en se présentant comme un défenseur des consommateurs face à la shrinkflation, pratique lui-même cette forme d'inflation masquée. Cette contradiction met en question la sincérité de l'entreprise dans sa prétendue lutte contre la réduction des contenances, et appelle à une vigilance accrue de la part des consommateurs.
Une opération de communication ?
L'initiative de Carrefour est qualifiée de « première » mais aussi d' « opération de communication » par le magazine 60. Lionel Maugain insiste sur le fait que Carrefour a commencé à pratiquer la shrinkflation dès le mois de mai, ce qui rend ainsi leur initiative contradictoire. 60 Millions de Consommateurs y voit plutôt une méthode bien orchestrée, mais qui manque de cohérence.
Puisque Carrefour a mis en place sa shrinkflation en mai, cela signifie que, bien avant de lancer cette campagne de sensibilisation, l'enseigne avait déjà réduit la taille de certains de ses produits tout en maintenant ou augmentant leur prix. Ainsi, l'initiative de Carrefour pourrait être moins une véritable tentative de protéger les consommateurs qu'une stratégie pour se mettre en valeur dans ce contexte inflationniste.
Cette contradiction entre les actions et les messages de l'entreprise met en lumière la complexité des enjeux liés à la shrinkflation. Elle rappelle également aux consommateurs l'importance de rester vigilants et informés, surtout lorsque les entreprises elles-mêmes entrent dans le débat public sur des questions aussi sensibles.
Jusqu’où va cette inflation masquée ?
Toutefois, le journaliste Lionel Maugain nuance en indiquant que l'inflation masquée reste marginale. Sur ce point, il mentionne une liste de 150 références concernées. Bien que ce nombre puisse sembler important à première vue, il faut le mettre en perspective avec le nombre total de références disponibles dans un supermarché de taille moyenne, lequel peut facilement dépasser plusieurs milliers. Dans ce contexte, 150 produits représentent une petite fraction de l'ensemble des articles en vente.
Cette nuance est cruciale car elle relativise l'ampleur du phénomène. Si la shrinkflation est une réalité, elle n'est pas encore devenue la norme dans les pratiques commerciales de Carrefour. Cependant, cela ne minimise pas le problème que cela pose aux consommateurs qui doivent toujours surveiller attentivement ce qu’ils achètent, et ceci en permanence.
Par Desruisseaux Audrey
Rédactrice
Depuis mon enfance, l'écriture a toujours été ma passion. Durant mes heures perdues, j'écrivais divers poèmes et petites histoires. Aujourd'hui, je rédige pour le web et c'est avec amour que je fais ça quotidiennement !