Jambons de supermarché : 60 millions de consommateurs met en garde contre des références dangereuses pour la santé
Le jambon est utilisé dans de nombreuses recettes françaises : endives au jambon, galettes bretonnes, le fameux sandwich jambon-beurre ou encore dans les assiettes généreuses de charcuterie. Depuis quelques années, l’OMS, tout comme les associations de consommateurs, attirent notre attention sur la présence de nitrites dans la recette du jambon vendu en supermarché. S’il apporte la couleur caractéristique du jambon de porc, il s’avère dangereux pour la santé des consommateurs. En réponse, de nombreuses marques proposent à la vente du jambon « garanti sans nitrite ». Cette garantie est-elle véridique ? Comment les marques appliquent-elles la réglementation ?
Nitrite de sodium : qu’est-ce que c’est ?
Le nitrite de sodium peut se présenter sur les étiquettes sous la dénomination « E250 ». Ce produit, très prisé par les industriels, permet d’obtenir une couleur caractéristique rose, synonyme, pour beaucoup, du jambon. Dans l’industrie alimentaire, il a un rôle de conservateur, sur le long terme et de fixateur de couleur, pour rendre le produit transformé plus appétissant. Si le produit en lui-même est dangereux, c’est aussi lorsqu’il se retrouve en contact avec d’autres ingrédients qu’il représente un danger plus important pour notre santé.
Nitrite de sodium : des risques majeurs pour la santé des consommateurs
Le nitrite de sodium est en partie accusé d’être responsable de beaucoup de cas de cancers colorectaux. Il est aussi très cancérigène car au moment de la digestion, il peut se transformer en nitrosamines, au contact des bactéries digestives. Ce sont les nitrosamines qui sont hautement cancérogènes. On a aussi détecté des cas d’intoxication au nitrite, caractérisés par des maux de tête, des vomissements et des troubles digestifs.
Depuis le 1er janvier 2023, les additifs nitrés sont interdits pour les produits de salaison. Pour les charcuteries, la réglementation devrait entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2025.
L’enquête de 60 millions de consommateurs révèle l’astuce des fabricants
L’enquête menée à l’occasion de la rédaction de « Manger sans se faire avoir » a révélé l’astuce utilisée massivement par les industriels du jambon. Guillaume Coudray, auteur pour 60 millions de consommateurs rapporte : « Certains fabricants ont trouvé une astuce pour continuer à vendre des charcuteries nitrées sans que le consommateur s’en aperçoive. Le nitrite reste dans la recette… Mais disparaît des étiquettes. »
Le consommateur est donc face à un mensonge dans la plupart des cas. En effet, ces industriels n’utilisent pas à proprement parler d’additifs nitrés mais ont recours au nitrate végétal issu de la culture des légumes sous serre. La substance, bien que végétale, se révèle tout aussi dangereuse et subit la même transformation dans le tube digestif. Pour beaucoup de produits, le nitrite est utilisé pour son action antibactérienne, essentielle pour des produits frais et carnés. 60 millions de consommateurs nous le rappelle, le nitrate « peut permettre d’employer une matière première de moindre qualité, il allonge la durée de conservation et peut autoriser des écarts d’hygiène lors de la fabrication tout en évitant le botulisme ».
Jambon sans nitrite : une alternative difficile à trouver
On l’aura compris, l’usage du nitrite est encore justifié par de nombreux industriels. Cependant, la mention « sans nitrite » induit en erreur le consommateur, qui doit parfois payer plus cher pour le même produit ou un produit de moindre qualité.
Certaines marques proposent des jambons sans nitrite de sodium et sans nitrate végétal. C’est le cas du jambon pâle de chez Fleury Michon ou du jambon gris de chez Brocéliande : deux références à privilégier parmi vos achats.
Par Desruisseaux Audrey
Rédactrice
Depuis mon enfance, l'écriture a toujours été ma passion. Durant mes heures perdues, j'écrivais divers poèmes et petites histoires. Aujourd'hui, je rédige pour le web et c'est avec amour que je fais ça quotidiennement !