Labels sans pesticide : entre promesses et réalité, que faut-il savoir pour bien choisir ?

Des étiquettes qui enjolivent la réalité

Lorsqu’un label déclare qu’il n’y a aucune trace de pesticide ou de résidu de pesticide dans ses produits, tout le monde s’attend à ce que le « zéro » affiché sur l’emballage soit respecté. Ce n’est pourtant pas le cas de tous ces fameux labels. Parmi eux, des analyses ont révélé des doses allant jusqu’à 10 microgrammes par kilo. Si les quantités relevées sont infimes, elles restent présentes et la communication autour du produit induit le consommateur en erreur. De plus, ces faibles dosages mettent de côté tout risque d’empoisonnement, certes, mais pour les pesticides qui comprennent des perturbateurs endocriniens (les hormones du corps), les effets nocifs ne sont pas à négliger.

Des optimisations techniques pour effacer les traces

L’objectif ZRP (zéro résidu de pesticides) se veut être une troisième option qui s’ajoute aux produits bio et au marché conventionnel. À mi-chemin entre des produits plus sains et une offre qui se veut plus accessible, l’intention est bonne car elle permet de préserver la santé des ménages sans trop affecter leur pouvoir d’achat. Ce dernier est particulièrement vulnérable en ces temps troublés où la montée des prix ne semble pas connaître de limite. Néanmoins, les labels associés à cette démarche sans pesticide ne sont pas tous transparents : pour certains, impossible d’obtenir le cahier des charges afin de comprendre la méthodologie utilisée et la pertinence des tests réalisés.

Ces documents ne sont pas forcément accessibles sous prétexte de protéger le processus de traitement des produits vendus. C’est là la grande différence entre ces labels et le bio : le bio met en avant des moyens naturels, bons pour l’écologie et l’environnement, là où ces labels sans résidu de pesticides garantissent une absence de pesticides à l’arrivée, au moment de vendre. En revanche, l’usage de pesticides est tout à fait possible dans des étapes antérieures, tant qu’il n’y en a aucune trace une fois le produit terminé. Ce manque de transparence reste ironique pour un label censé rassurer les consommateurs.

Des labels à géométrie variable

Tous ces labels ne sont pas définis par les mêmes règles. En raison de leur caractère privé, les méthodes sont différentes, ce qui n’aide pas à s’y retrouver. L’UFC-Que Choisir a notamment fait remarquer que le label Demain la terre applique ses méthodes de bout-en-bout, là où le label de l’alliance Nature et Saveurs ne concerne que les étapes qui se déroulent après la floraison. Chacun y va à sa manière pour valoriser ses produits, si bien que la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a révélé différentes opérations qui attestaient de la non-conformité de certains labels. Cependant, l’administration précise également que cette tendance n’est pas une généralité.

Il convient, en tant que consommateur, de rester prudent sur ces labels qui varient aussi bien en allure qu’en pertinence. Comporter zéro pesticide ne signifie pas pour autant respecter l’environnement ni être sans danger.