Lidl : l’émission Cash investigation révèle des pratiques managériales dangereuses
C’est un triste constat qui a suscité la colère des Français sur les réseaux sociaux. Si l’entreprise allemande met en avant des salariés heureux et épanouis dans ses vidéos promotionnelles, l’enquête d’Elise Lucet a révélé que certains managers poussaient à bout leurs collaborateurs. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que des employés de Lidl vont jusqu’à commettre l’irréparable en mettant fin à leurs jours. Cette affaire vient remettre la souffrance des employés de grande distribution sur le tapis. Alors, cas isolé ou problème plus profond ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Quand les employés modèles se suicident
“Bien plus qu’un job”. C’est le slogan de la campagne de communication lancée par Lidl en 2022. Son but était de valoriser un climat de travail chaleureux, respectueux et épanouissant pour les employés. Si les efforts sont présents, plusieurs affaires viennent assombrir le tableau. Malgré les tentatives de Lidl de mettre en avant une image positive, des dirigeants toxiques et destructeurs continuent de sévir au sein de l’entreprise. C’est ce qui a poussé la responsable de magasin Catherine Lucas à mettre fin à ses jours à 49 ans, alors qu’elle était mère de 2 enfants.
Employée modèle, Catherine était néanmoins la cible de harcèlement moral de la part de son directeur régional. Arrivé en 2017, ses pratiques managériales, qui consistaient notamment à humilier Catherine devant ses clients et ses collègues, ont détruit la vie de la responsable. Après 27 ans de carrière au sein de l’enseigne, Catherine, qui avait pu s’épanouir dans l’entreprise et grimper les échelons, a été victime d’un management qui encore aujourd’hui continue de briser des vies.
Une tragédie qui se répète
Cette affaire, mise en lumière par l’émission Cash Investigation le 16 mars dernier, a provoqué une forte indignation de la part du public, notamment sur Twitter. Mais ce n’est pas la première fois qu’un employé de Lidl en vient à se suicider. En 2017, Yannick Sansonetti, technicien de maintenance, est retrouvé pendu sur son lieu de travail dans un entrepôt Lidl des Bouches-du-Rhône. À l’époque, la quantité de charges à déplacer pour les employés ainsi que la polyvalence à outrance qui leur était demandée avait déjà fait grincer des dents. Pour sa part, Yannick assurait depuis plusieurs semaines le travail de trois personnes.
Le frère de Catherine Lucas, interviewé dans Cash Investigation, dresse un constat dur sur la situation : « c’est pas assez, cinq ans, pour changer ses méthodes de management… ». Cette remarque représente bien la difficulté du problème. Pour les grandes enseignes, assurer des performances et gérer des milliers de personnes tout en empêchant les comportements toxiques semble quasiment impossible. Il y a donc besoin de changer en profondeur le fonctionnement de ces entreprises, au moins sur le plan humain.
Pour assurer un rendement efficace, il devient commun de traiter les employés comme des machines. Lidl n’est pas le seul acteur qui a été dénoncé pour de tels comportements. Free, ou encore Toyota, ont également été pointés du doigts. Par exemple, en 2017, Free exerçait un chantage à l’emploi où les travailleurs risquaient leur poste après trois heures de grève cumulées. Il y a également des cas de licenciements abusifs, sans versement d’indemnités ni préavis.
Et c’est sans parler de géants comme Amazon qui avait été dénoncé pour ses pauses minuscules, au point que les employés n’avaient même pas le temps de traverser l’entrepôt pour aller prendre leur repas ou se rendre aux toilettes. Les conditions de travail de la grande distribution sont encore loin d’être aussi roses que les publicités de recrutement proposées par Lidl.
Par Desruisseaux Audrey
Rédactrice
Depuis mon enfance, l'écriture a toujours été ma passion. Durant mes heures perdues, j'écrivais divers poèmes et petites histoires. Aujourd'hui, je rédige pour le web et c'est avec amour que je fais ça quotidiennement !