Permis de conduire senior : le projet est envisagé pour cet été et fait polémique
Face aux accidents de la route qui impliquent des seniors, l’idée d’un permis aménagé continue de tourner. La volonté de le mettre en place s’accélère en raison de plusieurs faits divers malheureux dans lesquels un senior perd le contrôle de son véhicule, sans parler des statistiques qui ne sont pas à l’avantage de ce type de conducteurs. S’il y a de bonnes raisons de proposer un dispositif aménagé pour garantir la sécurité des routiers, tous les arguments et les solutions proposés ne font pas l’unanimité. Voici où en est le débat et les perspectives de changement du permis pour l’été 2023.
Les seniors, responsables des accidents graves ?
Au mois d’avril, un homme de 76 ans a renversé une dizaine de piétons dans la commune de Berck-sur-Mer. Ce drame a fait 12 blessés dont deux victimes atteintes de blessures graves et une dont le pronostic vital a été engagé. En 2018, la sportive Pauline Déroulède est fauchée par un nonagénaire qui roulait à 80 km/h sur un trottoir parisien. Depuis, elle milite pour l'obligation des personnes âgées de passer des contrôles d'aptitude à la conduite, en plus de sa carrière de joueuse de tennis professionnelle.
Ces événements marquants et médiatisés nourrissent la question de la capacité des seniors à conduire correctement. D’après les statistiques, les 65 ans et plus sont responsables de 10 % des accidents mortels sur la route. Ils représentent également 50 % des piétons et des cyclistes tués et 25 % des morts sur la route. En somme, ce sont des usagers vulnérables alors qu’ils forment en tout moins de 20 % de la population. Le nombre de seniors impliqués dans des accidents graves ou mortels augmente, là où les chiffres baissent pour les autres tranches d’âge. Ils ont également plus d’accidents au kilomètre parcouru que le reste de la population.
Des dispositifs pour surveiller les seniors
Si toutes ces données donnent le sentiment que les seniors sont présents dans de nombreux drames de la route, il faut cependant rappeler qu’ils sont plus souvent victimes que responsables. En raison de la baisse progressive de leurs capacités (motrices, cognitives…), il est cependant important de contrôler leur capacité à conduire correctement.
C’est pourquoi il est envisagé d’imposer un contrôle médical tous les 10 ans pour tous les conducteurs, et tous les cinq ou deux ans pour les seniors. Une mesure qui semble pertinente dans un contexte où 57 % des Français se disent favorables au permis de conduire des seniors pour les personnes âgées de plus de 70 ans, d’après une enquête du groupe Dekra, spécialiste de la sécurité routière.
Ce serait un permis limité dans le temps et renouvelable sous conditions. Cependant, le permis de conduire est associé à une forme de liberté et de nombreux seniors y sont attachés. La voiture est souvent indispensable pour voir la famille ou faire ses courses. De plus, il est parfois difficile de faire la différence entre une baisse de capacités liée au vieillissement et une perte d’autonomie pathologique.
Des solutions de prévention
Jacques Robin, ancien membre du Conseil National de Sécurité routière, n’est pas d’accord avec l’idée de contrôler régulièrement les conducteurs seniors car il rappelle que ces derniers sont plus prudents sur la route. En effet, ils ont en moyenne moins d’accidents réels par an que les jeunes conducteurs. De plus, de nombreux seniors adaptent leurs pratiques de conduite en fonction de leur état voire cessent de conduire par eux-mêmes. Il peut donc être plus pertinent d’encourager les seniors à s’adapter plutôt qu’à leur refuser l’accès à la conduite.
Par Desruisseaux Audrey
Rédactrice
Depuis mon enfance, l'écriture a toujours été ma passion. Durant mes heures perdues, j'écrivais divers poèmes et petites histoires. Aujourd'hui, je rédige pour le web et c'est avec amour que je fais ça quotidiennement !