Petites retraites : une augmentation bienvenue arrive bientôt

À combien s’élève l’augmentation attendue ?

Les petites retraites devraient connaître dans quelques semaines une augmentation allant de 56 à 100 € par mois. Cette fourchette permet de prendre en compte la diversité des situations, en fonction de la durée de cotisation, du montant de la retraite actuelle et d'autres critères spécifiques à chaque retraité.

Environ un tiers des bénéficiaires verront leur pension augmenter dès cet automne, tandis que les autres bénéficieront d'une revalorisation rétroactive. Ce décalage permettra aux organismes de retraite de gérer cette transition en douceur, tout en assurant une mise en œuvre efficace.

Cette mesure concerne les personnes qui ont effectué une carrière complète et qui bénéficient du minimum contributif. Elle s'inscrit dans le cadre de la réforme des retraites de 2023 et vise à revaloriser les pensions des retraités les plus modestes.

Conditions et Calcul

En plus de la carrière complète effectuée par le travailleur, celui-ci doit également bénéficier du minimum contributif. Pour rappel, le minimum contributif (ou Mico) est un complément attribué aux pensionnés qui perçoivent une petite retraite de base. Il s'agit donc d'une mesure ciblée, destinée à ceux qui ont cotisé toute leur vie mais qui, en raison de salaires modestes, touchent une faible pension.

Une nouvelle indexation de la retraite

Jusqu'à présent, la revalorisation des retraites était indexée sur le taux d'inflation. Ce mécanisme, pertinent pour maintenir le pouvoir d'achat, présentait des limites en période de faible inflation. La réforme de 2023 introduit un changement majeur : l'indexation des retraites sur le SMIC. Ce choix permet d'assurer une meilleure adéquation entre les salaires et les pensions pour garantir une plus grande équité sociale.

L'indexation sur le SMIC présente plusieurs avantages. Tout d'abord, elle permet une meilleure anticipation des augmentations futures pour les retraités, le SMIC étant généralement revalorisé chaque année. De plus, cela assure que les retraités bénéficient de la croissance économique, ce qui n'était pas nécessairement le cas avec une indexation sur l'inflation.

Un autre aspect notable de cette réforme est que l'augmentation exceptionnelle des petites retraites ne sera pas prise en compte dans le calcul de certaines prestations sociales. Il s'agit notamment des aides au logement (APL) et de la complémentaire santé solidaire (CSS). Ce choix permet d'éviter que cette hausse ne soit en partie absorbée par une réduction des aides, ce qui permet un gain net pour les retraités concernés.

Cette nouvelle méthode d'indexation, couplée à l'exclusion de l'augmentation dans le calcul de certaines prestations sociales, constitue une mesure équilibrée. Elle vise à améliorer le niveau de vie des retraités les plus modestes sans pour autant pénaliser ceux qui bénéficient d'aides complémentaires.

Une augmentation saluée mais aussi controversée

L'augmentation des petites retraites n'est pas égale pour tous les bénéficiaires. Ceux qui ont cotisé au moins 120 trimestres pourront prétendre à un supplément maximal de 100 € bruts par mois. En revanche, ceux ayant cotisé moins de trimestres percevront un supplément maximal de 25 € par mois, ce qui est peu.

Bien que cette réforme soit une avancée, elle ne permet pas toujours d'atteindre les 1 200 € de pension mensuelle évoqués par le gouvernement. Par exemple, une femme ayant cotisé pendant 120 trimestres au Smic et validé 168 trimestres ne percevra que 1 097 €, soit une augmentation de 78 € par mois par rapport à la situation précédente. Ce constat suscite des polémiques.