Réforme des retraites : une mesure dédiée à favoriser les mères de famille
Le projet de loi sur la réforme des retraites est actuellement en discussion au Sénat. Il faut donc s’attendre à des surprises durant les prochains jours. Parmi les annonces récentes, il y a celle des sénateurs LR qui comptent donner un bonus pour la retraite des mères de famille. De quoi s’agit-il ? Quelles sont les conditions pour en bénéficier ? Voyons cela dès maintenant.
Une surcote pour les carrières complètes
La proposition est de majorer la retraite des femmes qui doivent retarder leur départ à la retraite alors qu’elles bénéficient de trimestres de cotisations offerts en raison des moments « éducation » et « maternité » liés à la naissance de leur enfant. Grâce à cela, elles peuvent actuellement partir à la retraite à 62 ans, mais après la réforme, cela ne sera plus possible.
En guise de compensation, les mères de famille qui ont mené une carrière complète pourraient bénéficier d’une surcote de 1,25 % par trimestre à hauteur de 5 % maximum. Un coup de pouce qui pourrait profiter à de nombreuses mères, d’autant plus que la majeure partie des petites retraites sont touchées par des femmes.
Perdre le bénéfice de ses trimestres validés au titre de l’éducation et de la maternité est loin d’être une bonne nouvelle. En effet, le fait de reporter l’âge légal de départ à la retraite réduit l’intérêt de ces trimestres. C’est par exemple le cas pour les femmes qui ont commencé à travailler dès 21 ans sans interrompre leur carrière. Dans leur situation, d’après les estimations, ces trimestres n’auront plus aucun effet. Pire encore, selon les générations, les femmes vont devoir cotiser entre 7 et 9 mois de plus, contre 4 à 5 mois pour les hommes. Les femmes sortiraient donc pénalisées par la réforme des retraites, ce qu’à pourtant contesté Elisabeth Borne.
Un avantage qui montre déjà ses limites
Certes, la surcote constitue une meilleure rémunération pour les mères de famille qui ont cotisé pendant de longues années, cependant, le principal objet de débat de la réforme des retraites repose sur le changement de l’âge de départ, pas nécessairement sur la qualité du montant de la pension. Pour le moment, les mères de famille devront toujours partir à la retraite à 63 ans. Le cœur du problème reste présent, mais le gouvernement ne semble de toute façon pas prêt à faire machine arrière, en dépit des manifestations récentes.
De plus, un tel choix de revalorisation a un coût : entre 200 et 300 millions d’euros selon les estimations. Il va bien falloir trouver cet argent quelque part pour permettre à la proposition de se concrétiser. Un problème que Béatrice Lestic, de la CFDT (la confédération française démocratique du travail) met en avant.
Cette surcote est supposée compenser des trimestres perdus, mais elle s’avère insuffisante. En effet, une mère de famille qui travaille jusqu’à 64 ans touchera plus qu’une mère de famille à carrière complète qui part à 63 ans, même avec la surcote. C’est pourquoi ce projet est plus qualifié de rustine que de véritable solution.
Pour rappel, la réforme des retraites est actuellement en cours d’examen en séances publiques, ceci pendant une durée initiale de 10 jours (du 2 au 12 mars). En revanche, il est tout à fait possible que le débat dure, car le projet de loi dispose d’un délai de 50 jours avant une adoption définitive, ce qui nous amène au 26 mars. Passé ce délai, le texte peut être de nouveau examiné. Autant dire que nous allons avoir droit à divers changements et mesures inédites pendant encore quelques temps.
Par Desruisseaux Audrey
Rédactrice
Depuis mon enfance, l'écriture a toujours été ma passion. Durant mes heures perdues, j'écrivais divers poèmes et petites histoires. Aujourd'hui, je rédige pour le web et c'est avec amour que je fais ça quotidiennement !