Retraite : la revalorisation de la pension complémentaire Agirc-Arrco est en discussion
La pension complémentaire Agirc-Arrco est en ce moment au cœur des débats. En effet, durant cette période de l’année, les partenaires sociaux se réunissent pour discuter de la revalorisation des pensions complémentaires, qui devrait être effective au 1er novembre 2023. Cette revalorisation est d'autant plus attendue que l’inflation a perturbé le pouvoir d’achat des ménages. Dans ce contexte, chaque petite augmentation compte. Voici où en sont les négociations.
Les origines de cette revalorisation
Chaque année, une réunion a lieu entre les syndicats et le patronat pour décider de la revalorisation des pensions complémentaires. En novembre 2022, ces pensions avaient augmenté de 5,1% pour essayer de compenser la hausse des prix. Cette année, l'inflation en août était de 4,8%, et l'évolution des salaires autour de 4%.
La méthode de calcul de la revalorisation des pensions complémentaires Agirc-Arrco est assez spécifique et repose sur deux principaux indices :
- Taux d'inflation : Il s'agit de la mesure de l'augmentation générale des prix sur une période donnée. Si, par exemple, l'inflation de novembre 2022 à octobre 2023 est de 5%, l'Agirc-Arrco peut décider d'augmenter les pensions de 5%.
- Salaire Moyen Par Tête (SMPT) : Ce terme désigne l'évolution de la rémunération moyenne (salaire, primes et indemnités) du secteur marchand non agricole. L'Agirc-Arrco utilise cet indice pour évaluer la hausse des salaires et, par conséquent, ajuster les pensions complémentaires.
L'Agirc-Arrco choisit le plus faible de ces deux indices pour calculer la revalorisation. Cette approche est conçue pour maintenir un équilibre entre le pouvoir d'achat des retraités et la viabilité financière du régime complémentaire.
La fin du malus de 10% ?
Le malus est une réduction temporaire de 10% appliquée sur la pension complémentaire Agirc-Arrco. Cette réduction s'applique pendant une durée de trois ans à tout assuré qui liquide sa pension à taux plein et à l'âge légal. Pour éviter cette minoration, l'assuré doit travailler une année supplémentaire après avoir atteint le taux plein.
Cependant, la réforme des retraites en France prévoit un recul progressif de l'âge légal de départ à la retraite, lequel va passer à 64 ans. Ce changement rend le malus de 10% obsolète, car il était initialement conçu pour inciter les gens à travailler au-delà de l'âge légal de la retraite. S’il était conservé, il faudrait travailler jusqu’à 65 ans afin de ne pas subir le malus. Ce choix semble peu probable.
Si le malus est supprimé, cela signifie que les retraités qui liquident leur pension à taux plein et à l'âge légal ne subiront plus cette réduction de 10%. Le changement serait rétroactif, ce qui signifie qu'il affecterait également les retraités qui ont déjà subi ce malus. La suppression du malus est actuellement en discussion entre les partenaires sociaux. Les négociations à venir devraient permettre de trancher cette question et de déterminer si le malus sera supprimé pour tous les retraités ou seulement pour ceux touchés par la réforme des retraites.
Et qu’en est-il du bonus ?
En plus du malus de 10%, il existe également un système de bonus dans le régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco. Ce bonus est conçu pour encourager les assurés à travailler au-delà de l'âge légal de la retraite et du taux plein. Il est de 10% si vous partez à la retraite à 64 ans, de 20% si vous partez à 65 ans, et peut atteindre jusqu’à 30% si vous partez à la retraite à 66 ans.
Ce système va lui aussi faire l’objet de changements avec la réforme. S’il garde le même principe, cela reviendrait à partir à la retraite à 67 ans pour en bénéficier.
Par Desruisseaux Audrey
Rédactrice
Depuis mon enfance, l'écriture a toujours été ma passion. Durant mes heures perdues, j'écrivais divers poèmes et petites histoires. Aujourd'hui, je rédige pour le web et c'est avec amour que je fais ça quotidiennement !