Retraite : votre pension est peut-être mal calculée, voici comment arranger ça
La vigilance est de mise. En effet, une pension sur sept contient une erreur de calcul ! C’est ce que révèle un rapport de la Cour des comptes publié au printemps 2022. C’est pourquoi il est conseillé de conserver ses justificatifs pour être en mesure de rectifier la situation auprès de la caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV). Voici ce que ces erreurs impliquent et comment faire pour les résoudre si vous êtes concerné.
Des réductions de retraite qui coûtent cher
Le taux d’erreur oscille entre 13 et 14 %, et lorsqu’il survient, il est défavorable au retraité dans 75 % des cas. Malheureusement, lorsque cela arrive, il n’y a pas de notification de rectification, puisque l’organisme n’a pas remarqué un problème dont il est responsable. Cela signifie que des retraités souffrent parfois d’une retraite amoindrie jusqu’à leur mort, puisqu’il n’y a personne pour avertir la CNAV et assurer une nouvelle examination des droits de la pension.
Le manque à gagner estimé serait d’environ 50 € par mois, soit 15 000 € de perte pour un retraité qui touche sa pension pendant 25 ans (la durée moyenne d’une retraite). Pour les chanceux dont la pension est au contraire surévaluée, le gain moyen estimé est d’au moins 700 € par an, soit plus de 58 € par mois.
Il ne faut cependant pas se réjouir trop vite, car si jamais la caisse remarque l’erreur de calcul, elle peut pénaliser les retraités en leur demandant de rembourser le trop-perçu. De quoi drastiquement réduire la pension de la personne concernée, sachant que les retraites ne sont en général pas élevées.
Autre ombre noire au tableau : ces erreurs ne concernent qu’une partie du secteur de la vieillesse. En effet, les complémentaires ne sont pas plus infaillibles.
La raison derrière ces nombreuses erreurs
Face à ce constat, deux types d’erreurs sont observés :
- Des erreurs dans le relevé de carrière
- Des problèmes liés à la formule de calcul de la pension
Si les périodes de travail ne sont pas déclarées de façon conforme, cela peut engendrer des calculs de pension qui ne correspondent pas à ce que doit réellement toucher le retraité. Il existe également des cas de carrières complexes, avec des employeurs variés et des périodes de chômage qui ponctuent le parcours. De plus, il arrive tout simplement à la CNAV de perdre des données. Il existe heureusement des solutions pour récupérer le plus vite possible ses droits.
Comment faire pour régulariser sa situation ?
Pour gagner du temps et s’assurer que vous touchez votre pension correctement, vous devez consulter régulièrement votre relevé individuel de situation (RIS). Il est recommandé de l’étudier dès 35 ans et au moins tous les 5 ans. Pour justifier plus facilement votre situation, conservez tous vos justificatifs liés à votre activité : arrêts maladie, allocations chômage et bulletins de salaire. Cela va permettre à la CNAV de retracer votre parcours et de calculer vos droits.
Dès 45 ans, vous pouvez demander un entretien individuel de retraite (EIR). C’est un rendez-vous personnalisé qui vous donne l’occasion de faire le bilan sur votre carrière actuelle. Plus tôt vous commencez à étudier votre situation, plus il sera simple d’organiser votre dossier et de repérer les erreurs. De plus, à partir de 55 ans et tous les 5 ans, vous recevez une estimation indicative globale qui annonce une idée de votre future pension. L’analyser vous permet d’anticiper les éventuels calculs inexacts.
Enfin, aussitôt que vous repérez une anomalie, vous avez tout intérêt à faire une demande de rectification. Si vous êtes à l’initiative de la démarche, cela joue en votre faveur.
Par Desruisseaux Audrey
Rédactrice
Depuis mon enfance, l'écriture a toujours été ma passion. Durant mes heures perdues, j'écrivais divers poèmes et petites histoires. Aujourd'hui, je rédige pour le web et c'est avec amour que je fais ça quotidiennement !