Supermarché : voici les meilleures baguettes d’après 60 millions de consommateurs

Les 3 meilleures baguettes du classement

Pour une fois, les trois membres du podium sont à égalité avec une note de 15/20 :

• La baguette Marie Blachère (0,99 €)
• La baguette tradition d’Intermarché (0,97 €)
• La baguette tradition de Système U (0,89 €)

En dépit de ces notes équivalentes, 60 millions de consommateurs donne un coup de projecteur sur la baguette tradition d’Intermarché. Pourquoi ? Parce qu’en plus du bon rapport qualité-prix, cette baguette ne comporte pas de substances potentiellement toxiques, en comparaison avec d’autres concurrentes.

À noter que parmi la sélection de produits étudiés, aucun d’entre eux ne contient de résidu de pesticides dangereux pour la santé. Une bonne nouvelle quand on sait à quel point la baguette est consommée chaque jour en France ! Chaque année, c’est plus de 6 milliards de baguettes fabriquées par les artisans-boulangers.

Des produits à la qualité mitigée

L’éternel point faible des baguettes est leur trop forte teneur en sel : environ 0,74g par portion de 50g. Sur ce détail, même les baguettes du top 3 ne parviennent pas à y échapper. Ce problème peut même concerner les baguettes traditionnelles, car il y en a parmi la sélection faite par 60 millions de consommateurs.

Autre élément qui vient noircir le tableau : le manque de fibres et de protéines. Si on s’attend à en retrouver en quantité dans des produits céréaliers comme le blé, l’usage de farine raffinée réduit cette proportion. De plus, si la baguette de tradition a une recette bien précise et rigoureusement réglementée (façonnage à la main et interdiction d’additifs), ce n’est pas le cas de la baguette blanche dont le cahier des charges autorise pas moins de quatorze additifs !

Si le but est de faciliter la conservation du pain et de lui donner un bel aspect, ce choix n’est pas bénéfique pour tout le monde, notamment le consommateur. D’après les tendances actuelles, la mode est aux baguettes « à l’ancienne », mais si les enseignes se donnent des apparences traditionnelles tout en vendant des baguettes bourrées d’additifs, difficile pour le client de s’y retrouver…

Les artisans boulangers menacés par les grandes chaînes

Grâce au marketing, les industriels peuvent proposer des baguettes plongées dans une esthétique artisanale, à partir de fournil et d’atelier mis en avant pour rassurer la clientèle. De plus, ils bénéficient d’une économie d’échelle qui leur permet de vendre leurs produits à moins de 1 €, un avantage non négligeable, surtout avec l’inflation. Cela signifie cependant condamner les petits artisans qui ne peuvent pas tenir la cadence, entre les coûts de production et la guerre des prix.

Ainsi, en cinquante ans, 33 000 boulangeries artisanales ont fermé leurs portes en France : de 55 000 autrefois, il n’en reste plus que 33 000, et la chute ne s’arrête pas. À l’inverse, les chaînes de boulangeries continuent de fleurir. Parmi elles, il y en a qui imposent une qualité élevée avec notamment des formations pour s’assurer que les pains fabriqués dans les enseignes sont à la hauteur des attentes des clients. Pour certains boulangers, il s’agit donc plus d’une évolution que d’une pure et simple disparition.

Dans tous les cas, il faut se méfier du pain vendu en supermarché à moins de 50 centimes : ce sont des produits surgelés tout droit sortis d’usine.