Tri sélectif : attention à cette nouvelle poubelle prévue pour 2024
Une nouvelle législation sur le fonctionnement du tri sélectif va entrer en vigueur début 2024. Cette évolution, dictée par le droit européen et la loi anti-gaspillage de 2020, ajoute un nouveau type de déchet à trier pour les entreprises et les ménages. C’est une mesure qui va participer aux efforts pour protéger l’environnement, mais comment va-t-elle se mettre en place ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Pourquoi trier les biodéchets ?
Les biodéchets sont définis selon le code de l'environnement comme « les déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires ».
Cette définition englobe une large variété de déchets organiques. On y trouve notamment les restes de repas, les produits alimentaires périmés non consommés, mais aussi les déchets verts tels que les feuilles mortes, les tailles d’arbustes, les brindilles et haies, le fauchage, ou les tontes de pelouses.
Selon Zéro Waste France, une association engagée dans la réduction des déchets, environ 5,5 millions de tonnes de biodéchets finissent chaque année enfouis ou incinérés en France. Ils représentent donc une part considérable de nos poubelles qui gagnerait à être mieux triée et recyclée.
Des objectifs écologiques importants
L'enjeu est double : d'une part, réduire la quantité de déchets finissant dans les décharges et les incinérateurs, et d'autre part, transformer ces biodéchets en ressources utiles comme le compost ou le biogaz. De quoi fournir aux agriculteurs ou aux gestionnaires des espaces verts en engrais organiques tout en réduisant le bilan carbone.
Toujours d'après Zéro Waste France, la présence de biodéchets mélangés à d'autres déchets en décharge contribue significativement à la production de lixiviat, un liquide polluant chargé en métaux lourds et en nitrates, qui peut s'avérer nocif pour les nappes phréatiques. Il devient donc urgent de traiter les biodéchets correctement.
De plus, la valorisation des biodéchets via le compostage ou la production de biogaz a de nombreux avantages. Le compost issu de ces déchets organiques peut améliorer la fertilité et la qualité des sols, favorisant ainsi une agriculture plus durable.
Parallèlement, le biogaz produit est une source d'énergie renouvelable qui peut être réinjectée dans le réseau de gaz naturel. Cela permet de réduire la dépendance aux énergies fossiles et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Les solutions de tri envisagées
Les collectivités sont au centre de cette nouvelle démarche de tri. La loi leur propose deux options à définir selon leur situation : la collecte séparée et le compostage.
La première suppose une collecte des biodéchets soit en porte-à-porte, soit via des points d’apport volontaire. Pour les immeubles, cela se traduit par l'installation de poubelles dédiées, récupérées spécifiquement par les services de ramassage des ordures. Dans l'espace public, des bornes spéciales pour les biodéchets peuvent être installées pour faciliter leur collecte.
Pour le compostage, ce dernier peut être effectué soit en établissement (par les collectivités), soit de manière collective (par les citoyens dans leurs résidences). Les collectivités peuvent soutenir cette initiative en fournissant des équipements de compostage ou en offrant une aide financière pour l'installation de composteurs.
La réussite de ces mesures dépend en grande partie de la capacité des collectivités à s'adapter et à mettre en œuvre ces nouvelles pratiques. Autant dire que la transition va demander beaucoup d’efforts et qu’elle aura besoin de temps pour rôder son fonctionnement. Affaire à suivre, donc.
Par Desruisseaux Audrey
Rédactrice
Depuis mon enfance, l'écriture a toujours été ma passion. Durant mes heures perdues, j'écrivais divers poèmes et petites histoires. Aujourd'hui, je rédige pour le web et c'est avec amour que je fais ça quotidiennement !