UFC-Que Choisir sonne l'alarme : les fuites de canalisations, un gaspillage d'eau inacceptable

Des problèmes sur le réseau d’eau

Les causes des fuites d’eau sont principalement la vétusté du réseau d’eau et la fragilité des matériaux utilisés pour concevoir les canalisations. La plupart de ces dernières sont faites avec des matériaux fragiles comme la fonte grise, le PVC collé ou l’amiante-ciment. Avec le temps, ceux-ci se détériorent. Des fissures et des trous apparaissent et provoquent des fuites. L'eau, qui est censée arriver dans les foyers, se perd dans la nature.

Ce problème est déjà connu depuis longtemps, et des études ont été menées pour remplacer ces conduites défectueuses. En 2019, Les Assises de l’eau ont élaboré un programme de rénovation, avec pour objectif un taux de renouvellement de 1% par an. Mais les travaux ne vont pas aussi vite que ce qui était espéré et ce taux est actuellement de 0,67%. Si les rénovations continuent à ce rythme, il faudra 150 ans pour faire tous les travaux, alors que la durée de vie des matériaux utilisés en ce moment est de 80 ans au maximum.

Un manque de réactivité face à de lourdes pertes

L’association UFC-Que choisir tire la cloche sur la perte d’eau colossale engendrée par les fuites des canalisations. L’association parle d’un énorme gâchis en termes économique et environnemental. Elle insiste sur le fait qu'il n'existe que trop peu de mesures mises en place pour remédier à la situation.

Les enquêtes menées par l’association ont pourtant montré que dans plusieurs cas, des solutions sont possibles pour minimiser les fuites et les faire descendre à un taux moins élevé. Elles ont été mises en place dans les communes suivantes : Cholet (0%), Saint-Malo (0,9%), Saint Brieuc (1,3%), Fréjus (2, 1%).

Une perte évaluée à 1 litre d’eau distribué sur 2 dans certaines régions

Le problème est réel quand on sait que faire des économies d’eau devient essentiel, surtout en période de canicule. En moyenne, sur l'intégralité du territoire français, 1/5 de l’eau distribuée dans ces canalisations est perdu, soit environ 20%. Cela représente 1 milliard de m³ d’eau gaspillé par an. C’est équivalent à la consommation totale cumulée de Toulouse, Paris, Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux et Nice, ce qui correspond à 18 millions d’habitants.

12 villes présentent des taux de fuites supérieurs de plus de 10 points à la limite légale, fixée à 15%. Dans 5 d’entre elles, 1/3 de l’eau distribuée est perdue : Évreux (35,5%), Aix-les-Bains (30,5%), Cavaillon et Amiens (30,3%) et Sens (30%).

Dans certaines communes rurales, les pertes peuvent s’élever jusqu’à 35% à cause d’un budget limité ou d’un réseau ramifié et très étendu. Le problème se situe surtout dans les communes de moins de 1000 habitants. En effet, pour ces endroits, il a été constaté que 1L se perdait pour chaque 2L d’eau distribués.

Devant l’ampleur des pertes, l’association appelle à des actions urgentes pour endiguer le problème. Des aides sont attribuées aux collectivités prioritaires en matière de raréfaction de la ressource et des fuites. Elles proviennent de l'agence de l’eau et doivent être plus appuyées. Une hausse sur les redevances pour les prélèvements d'eau est à envisager afin d’augmenter le budget des agences.